Abou Horaïra a dit : « Lorsque Khaïbar fut pris, on offrit au Prophète comme présent une brebis, mais dont la chair contenait du poison : – Réunissez-moi tous les Juifs présents, ordonna le Prophète. Quand ceux-ci furent rassemblés, il leur dit : – Je vais vous interroger sur quelque chose, m’y répondrez-vous honnêtement ? – Oui, l’assurèrent-ils. – Qui est votre père ? – Un tel. – Vous avez menti, votre père est tel autre. – C’est exact, reconnurent les Juifs. Le Prophète reprit : – Je vais vous poser une autre question, seriez- vous sincères (cette fois) ? – Oui, ô Abou El Qacem, affirmèrent-ils, d’ailleurs si nous mentirions, tu t’en apercevrais comme tu l’as fait pour le nom de notre père. – Quels sont les gens destinés à l’enfer ? – Nous séjournerons un certain temps, dirent-ils, puis vous (les Musulmans) viendrez prendre notre place. – Suffit, par Dieu, nous ne prendrons jamais votre place ! s’exclama le Prophète, qui ajouta : – Si je vous pose une autre question, me répondrez-vous par la vérité ? – Oui, ô Abou El Qacem, le rassurèrent-ils. – Avez-vous introduit du poison dans (la chair de) cette brebis ? – Oui, avouèrent-ils. – Qu’est-ce qui vous a amenés (à agir de la sorte) ? – Nous avons pensé que si tu étais un charlatan, nous nous serions débarrassés de toi et si tu étais véritablement un Prophète, cela ne t’aurait occasionné aucun mal. »
S