Dja’ffar Ben ‘Amr a dit : « Nous partîmes ‘Obaïdallah Ben ‘Addy et moi pour Emèse. Quand nous fûmes parvenus à destination, ‘Obaïdallah me dit : « Veux-tu que je questionne Ouahchi sur le meurtre de Hamza ? – Oui, » lui répondis-je. Ouahchi demeurait à Emèse. Nous nous renseignâmes à son sujet et l’on nous dit : « C’est l’homme qui est à l’ombre de son palais et qui ressemble à une outre de graisse. » Nous allâmes à proximité, nous lui adressâmes le salut et il nous le lui rendit… ‘Obaïdallah lui dit alors : « Veux- tu nous relater le meurtre de Hamza ? » – Oui, répondit-il. Mon maître, Djobaïr Ben Mot’im m’avait dit : « Si tu tues Hamza pour venger mon oncle paternel, je t’affranchis. » Quand les Qoraïchites se mirent en expédition l’année de ‘Aïnaïn (montagne près de Ohod), je les accompagnais pour participer au combat. »
« Lorsque les troupes furent disposées en ordre de bataille, Siba’ s’avança et lança : « Qui est prêt à accepter mon défi ? – Hamza Ben ‘Abdelmottalib se présenta alors et dit : « Ô Siba’, ô fils de Oum ‘Anmar, la femme coupeuse de clitoris, es-tu donc rebelle à Dieu et à Son Envoyé ? » Puis portant son attaque sur Siba’, il le tua. « Quant à moi, poursuivit Ouahchi, je me plaçai en embuscade derrière un rocher et lorsque Hamza s’approcha je projetai contre lui mon javelot qui pénétra dans l’aine en ressortant par l’arrière. Ce fut sa fin. Lorsque les Qoraïchites retournèrent à la Mecque je les accompagnai et demeurai avec eux jusqu’au moment de la venue de l’Islam. Dès lors, je m’en allai vers Taïf. »
« Les habitants de Taïf ayant délégué des messagers auprès de l’Envoyé de Dieu, je fis partie de la députation car on m’avait assuré que le Prophète ne faisait aucun mal à ceux qui étaient mandatés. Je me rendis avec les autres membres auprès de l’Envoyé de Dieu. « C’est bien toi Ouahchi ? me demanda- t-il. – Oui, répondis-je. – C’est toi qui a tué Hamza ? – Les événements se sont déroulés ainsi que tu le sais, lui dis-je. – Pourrais-tu disparaître de ma vue ? » M’enjoigna-t-il. Je me défilai sur le champ. Une fois que l’Envoyé de Dieu eut rendu son âme à Dieu, Mossaïlima l’imposteur engagea les opérations. « Je partirais en expédition contre Mossaïlima, pensai-je et peut-être pourrais-je le tuer et m’acquitter ainsi du meurtre de Hamza. » Je m’en allai avec les fidèles et après quelques péripéties, je découvris soudainement un homme debout dans un creux de rempart. Il ressemblait à un chameau gris, les cheveux flottant au vent. Je projetai ma lance contre lui, elle lui traversa la poitrine ressortant entre les deux omoplates. Tout d’un coup un homme des Ansar se jeta sur lui et le frappa à la tête avec son sabre… (Ainsi périt Mossaïlima) »