Abou Sa’id El Khodry a dit : « Un jour, alors qu’il était assis sur le minbar et que nous faisions cercle autour de lui, le Prophète dit : – Ce que je crains pour vous après ma mort, c’est que vous soyez attirés par les plaisirs du monde et ses beautés. – Ô Envoyé de Dieu, s’écria un homme, la richesse peut- elle donc apporter le malheur ? Le Prophète resta silencieux. Les gens interpellèrent l’homme : – Que te prend-il à t’adresser à l’Envoyé de Dieu quand il ne t’adresse pas la parole ? Nous remarquâmes alors que la Révélation se manifestait au Prophète. Après avoir essuyé la sueur qui l’inonda, il demanda avec un air bienveillant : – Où est l’homme qui m’a interrogé ? Puis, il poursuivit : – La richesse n’apporte pas le malheur. De même parmi les plantes que le printemps fait croître, certaines tuent d’autres font dépérir. Cependant, la bête qui broute l’herbe verte jusqu’à gonfler parfois, se tourne vers le soleil, défèque, urine et se remet à pâturer. Ainsi, la fortune est quelque chose de vert et de plaisant. Bienheureux est le Musulman qui en distribue une partie au pauvre, l’orphelin et au voyageur. Celui qui amasse les richesses sans remplir les conditions, est pareil à celui qui mange sans jamais se repaître. Et, au Jour de la Résurrection, cette fortune sera un témoin à sa charge. »
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