Echa’bi a dit : « Le maître ne doit pas fixer un salaire, mais si on lui offre quelque chose, il doit l’accepter. »

El Hakem a dit : « Je n’ai jamais entendu quelqu’un désavouer qu’on rétribue un professeur (ou un maître). »

Ibn Sirin ne voyait pas d’inconvénient à rétribuer celui qui effectue un partage.

Abou Sa’id a dit : « Certains compagnons du Prophète étaient partis en expédition. Ils firent halte près d’une tribu de nomades arabes un soir et leur demandèrent l’hospitalité, mais ceux-ci refusèrent. Or il advint que le chef de cette tribu fut piqué (par un scorpion) et on n’avait trouvé aucun remède efficace. L’un des nomades dit : – Si vous demandez aux gens qui viennent de camper, peut-être que l’un d’eux possède un traitement. On se rendit auprès des compagnons du Prophète et on leur exposa la situation : – Notre chef a été piqué par un scorpion et nous ne trouvons rien pour le guérir, y a-t-il parmi vous quelqu’un qui dispose d’un médicament à nous donner ? – Oui, répondit l’un des compagnons du Prophète, par Dieu je suis exorciste, mais comme vous nous avez refusé l’hospitalité, je ne prononcerai aucune formule, tant que vous n’aurez pas stipulé une rétribution forfaitaire. Les nomades se concertèrent et acceptèrent de nous remettre un certain nombre de moutons.

L’exorciste se rendit au chevet du patient et après lui avoir lancé quelques gouttes de salive, il récita la formule suivante : « Louange à Dieu, le Seigneur de l’univers. »(Première sourate du Coran). Le malade qui semblait entravé par des liens se mit alors à marcher sans ressentir le moindre mal. Quand les nomades eurent payé leur dû, l’un des compagnons du Prophète dit : – Maintenant, partageons. – Non, lui répliqua l’exorciste, nous ne le ferons pas tant que nous ne retournerons pas auprès du Prophète. Nous lui raconterons notre histoire et alors, il décidera de ce qu’il y a lieu de faire. Une fois près de l’Envoyé de Dieu, nous lui relatâmes nos péripéties et celui-ci s’écria : – Qui vous a dit qu’il s’agit d’un exorcisme ? Puis il ajouta : – C’est une belle prise. Répartissez ces moutons entre vous et donnez-moi une part. En disant cela, le Prophète se mit à rire. »

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